Cent-trente-cinq, en pointe de l'actu... du mois dernier!
Le présent article dort dans mes cartons depuis au moins un bon mois... Pour des raisons indépendantes de ma volonté (oui les étudiants sont des branleurs, sauf un mois par an, pas de bol c'était celui-là) je n'ai tout simplement pas eu le temps de la poster avant. Mais rassurez vous, après une courte période de coma éthylique post-exams, 135 va revenir pour sa saison d'été, et laissez moi vous dire que ça va envoyer du lourd! Au programme: du sang, des larmes et du cul, à vous en faire oublier la réforme des retraites et le feuilleton de l'été. En attendant les festivités à venir je vous souhaite une bonne lecture. 
Déconstructuction d’un discours stéréotypé :
Ces événements posent de gros problèmes de santé publique, car les jeunes se soulent jusqu’à la déraison, pour preuve : on dénombre plusieurs dizaines d’évacuations sanitaires pour coma éthylique lors de l’apéro tragique de Nantes. Ces apéros exposent donc la jeunesse aux ravages de l’alcool. Seigneur dieu ! Les jeunes se bourrent la gueule au pays du pinard ? S’il est certain que l’alcool est une vraie drogue dure qui fait de réels ravage (40000 morts par an), j’ai peine à croire que ce soit ce type de pratiques qui mènent le plus surement dans la dépendance. Dans un pays où selon les standards en vigueur (3 verres par jour) la moitié de la population est alcoolique, un tel argument peut prêter à sourire. Mais au pays du picon bière, ne sont alcooliques que les autres, Mimille peut finir tranquillement son quatrième pastis ce n’est pas le ministère de la santé qui va venir ébranler le zinc de son rade favori.
Le seul vrai risque sanitaire que courent ces jeunes c’est de se blesser ou de se tuer en adoptant des comportements à risques : c'est-à-dire faire n’importe quoi de dangereux sans mesurer que l’on ne tient même plus sur ses jambes. Mais pourtant pas besoin d’apéro géant pour qu’un type se blesse ou se tue en tombant d’une passerelle ou en se plantant dans un platane en bagnole, on peut très bien faire ça tout seul comme des grands ! La seule vraie solution à ce problème ne passe pas par l’interdiction des apéros géants, mais par la responsabilisation du public : ne prenez pas la bagnole quand vous êtes soul, et surtout faites attention aux gens autour de vous il se peut qu’ils se mettent en danger. Surveillez vos amis et vous même, et si vous êtes vraiment sympa les gens que vous ne connaissez pas, et on évitera alors pas mal de tragédies.

La différence se situe au niveau du fait que ces rassemblements provoquent de nombreux troubles de l’ordre public, en témoigne les dizaines de gardes à vus lors de l’apéro à Nantes. Effectivement tout rassemblement de personnes bourrés peut créer des troubles, à plus forte raison si l’on met des agents de police pour les surveiller. Quand on va à la recherche du délit, on le trouve plus vite que si on attend qu’il soit commis, et depuis que les forces de l’ordre ont pour mission de faire du chiffre la gamme des délits provoquant une garde à vue s’est même élargie : ce qui vous aurez conduit en dégrisement il y’a quelques années, vous mène tout droit au gnouf aujourd’hui. Quarante GàV pour 9000 personnes c’est quand même peu, surtout au vu de l’important dispositif policier mobilisé pour l’événement. On peut alors se poser une question : est ce de la tolérance de la part des forces de l’ordre ou bien n’y avait il que si peu de choses à sanctionner ? Surtout que 9000 personne bourrées ça en fait du bordel ! A-t-on déjà vu une commune prendre un arrêté anti-match de foot, pourtant ça en fait aussi du bordel un PSG/OM !
Mais qu’est ce qui pose problème à la fin ? La rue est un espace public et rien n’interdit aux personnes de se rassembler dans cet espace. Le fond du problème tient surtout au fait que ces rassemblements sont spontanés et ne passent pas par le cadre légal des autorisations et du contrôle des manifestations mis en place par les pouvoirs publics, dont de toute façon ils n’obtiendraient jamais les autorisations. L’état voit d’un très mauvais œil que des gens se rassemblent pour faire la fête sans lui demander son assentiment, il a aussi peur des rassemblements spontanés à but politique mais contre ceux là il dispose déjà d’un arsenal légal bien étoffé. Contre les apéros géants il se trouve limité : il ne peut pas interdire au gens de picoler, ni de faire la fête, ni même d’être dans la rue, pourtant il faut quand même sauvegarder l’ordre et la morale, que la place publique reste propre, et surtout que la population ne s’habitue pas à des pratiques (pour l’instant marginales) hors des cadres définis par la loi. Le vrai problème pour l’état est son absence de contrôle sur ces événements.

