On est au mois de février, et je devrais m'enivrer de poudre blanche (de la bonne POW pour les connaisseur) malheureusement je suis en stage dans un studio parisien (le Studio Mandarine). Du coup je déprime et je me projette déjà en plein mois de juillet. Vous savez celui où on prend son temps, où il fait chaud, où l'on prend des bières bien fraîches (ou pastis) en terrasse de café pour reluquer le nombre incalculable de mini jupes au mètre carré.
C'est aussi la saison des Rencontres de la Photographie en Arles, un festival hétéroclite qui présente des photographes de divers horizons, cela dans de superbes lieux (seul inconvénient les attaques incessants des moustiques).
L'été dernier c'était les 40 ans du festival : 40 de rencontres, 40 ans de ruptures.
C'est là-bas que j'ai découvert Jean Christian Bourcart, il y avait deux expositions de ces photographies. L'une à la galerie VU' dans lequel on pouvait voir plusieurs de ses séries notamment "Stardust" ; "Trafic" et "image primordiale" (vous pourrez les voir dans un prochain post).
L'autre faisait partie de "ça me touche, les invités de Nan Goldin" : CAMDEN. Photographe français exilé à New York depuis 1997 après une formation en école photo (comme quoi on ne finit pas tous à la fnac ou à faire des packshots). Je vous présente ici sa série sur CAMDEN-NJ, elle est composée de textes associés à des photographies. Jean Christian BOURCART nous immerge dans un lieu plutôt chaud des Etats Unis, connu notamment pour son triste titre de " ville la plus dangereuse des Etats Unis " en 2006.
" Cela semble un peu absurde, mais j’ai juste cherché sur le Web « the most dangerous city in the USA ».
Peut-être, je voulais retrouver cette étrange énergie qui se dégage des lieux où les règles et les contraintes sociales sont abolies ou affaiblies. Un sentiment de liberté mêlé à l’excitement du danger. En tête de liste, j’ai trouvé Camden, New Jersey, à deux heures de New York. En y allant, j’ai découvert le visage de la pauvreté ordinaire cachée derrière les stigmatisations médiatiques. Les gens sont durs, mais les sourires édentés réchauffent le cœur, et quand je me suis fait dévaliser par une prostituée, elle m’a rendu dix dollars pour ne pas me laisser dans le pétrin.
La ville a deux plans superposés, entremêlés, intriqués, l’un évident, géométrique, exotérique, celui des rues, des voitures, des rares boutiques et des industries toxiques. L’autre est celui des maisons éventrées ou des usines squattées pour se défoncer ou pour le commerce du sexe.
Au début je photographiais les « crackheads » (personnes dépendantes au crack) dans la rue pour deux dollars la séance. Le prix d’un petit cailloux de crack. Et puis j’ai rencontré Suprême, que je paie 20 dollars chaque fois qu’il m’introduit dans une maison. Pendant que je shoote, il baratine les gens, prétendant être un étudiant en art ou un flic « undercover ».
J’y retourne régulièrement, ramenant et distribuant les photos déjà prises. Je suis devenu une sorte de photographe de quartier, ce qui me force à considérer quelle image je donne à voir de mes modèles. J’essaie de ne pas faire de style, de prendre de belles photos de famille. "
"Dans la petite rue adjacente où les crackeads ont tendance à se regrouper, les tirages et les planches contact sont examinés avec moult exclamations et remarques. Une femme dit : « It's me, it's me, it's me... look, it's me », en regardant son portrait. J'ai l'impression qu'elle n'a jamais vu une photo d'elle. Ou alors ça fait bien longtemps. Une autre prend sa planche contact, s'éloigne, l'étudie et la déchiquette méticuleusement."
2 commentaires:
C'est de la mauvaise foi de dire que cette hiver a fait perdre les mini jupes aux filles!
Vive les collants et les jupes!
Ouais ! Vive les jupes !
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