03/03/2010

Harry JR Mitchell x Laurie


Dans la banlieue de Santiago samedi 27 février, après le séisme. (Photo Reuters)

En école de commerce il y a des gens qui vont à la messe, ont leur carte au FN et te regardent droit dans les yeux en disant « c’est statistiquement prouvé, les versaillais sont plus intelligents que le reste de la population française ». Mon ancien colloc' étant un de leurs sympathisant, pas un fervent défenseur mais un sympathisant. Ce qui dans la vie de tous les jours peut t’amener à des débats plutôt marrants.

J’ai toujours été fascinée par cette « population », leur capacité à jongler entre la défense de leurs théories et le silence réglementaire. Comme au lycée quand tu voyais qu’étonnamment Amédée ne la ramenait pas beaucoup, et qu’après lui avoir proposé 3 fois de prendre la parole il balançait à bout de nerfs que « c’était quand même contre-nature qu’un mec touche un mec, merde. ».

Ce que je trouve génial, ce sont les arguments logiques mis en avant pour défendre une théorie qui d’elle-même démonte déjà une bonne tripotée d’arguments logiques. Par exemple « non mais c’est logique, mathématiquement on ne peut pas accueillir les 6 milliards de terriens sur le territoire français parce que y'a pas la place. Et c’est pas juste de dire oui à toi et non à l’autre, donc moi j'trouve ça normal de dire non à tout le monde : j'veux dire on a pas le choix » J’adore. Redorer son blason en fin de citation, balance la justice en mode fourbasse, c’est assez habile, c’est presque charitable d’ailleurs. Il a bonne conscience, l’essentiel est là.

C’est un raisonnement complètement différent du mien : décider d’une théorie puis trouver des arguments pour justifier sa croyance VS étudier les arguments qui la justifie puis choisir une théorie. Je n’aurais pas la prétention de dire que l’un des raisonnements vaut mieux que l’autre. Je ne sais pas d’où ça vient. Peut être de la religion : à partir du moment où l’on croit au créationnisme on est prêt à toutes les pirouettes d’esprits.

Bref, ces gens là ne lisent pas Libé. Ce qui peut s’avérer assez pratique puisque j’ai toujours eu du mal à m’organiser ; 2 mois après je n’ai toujours pas changé l’adresse de mon abonnement. Quand je passe chez eux, j’ai donc toujours le plaisir de retrouver mes journaux intacts, emballés, proprets, waiting for me. Ce week-end j’ai mis la main sur un Next (celui avec Emmanuelle Seigner en couverture et Diesel en contributeur principal).

Y’avait un reportage sur les homos/trans iraniens en exil au Pakistan qui m’a mené jusqu’à ce post. Mais à la réflexion les photos m’emmerdent un peu. Un peu trop dans le délire un rien pour un tout. Le genre de plan rapproché sur le reflet d’un miroir, une clope fumante et deux pov doigts avec une légende à rallonge type « Amir est arrivé ici il y a deux ans, il ne parle à personne, les voisins pourraient le dénoncer ou le punir, son mec est réserviste dans l’armée tamoul, il n’a pas de nouvelles depuis 3 mois et songe au suicide »... BORING.


Pandora.




Harry JR Mitchell vit en Angleterre, à Brighton. Voici un aperçu de ses photos et son blog : www.harrymitchell.wordpress.com




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