02/03/2010

FIFA 2010 - Tu seras attaché-vedette, mon fils !

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Silence.
Lumière.

Action !






Normalement, je suis photographe. Normal me direz-vous, si vous suivez un peu |135|.
Mais bon. Comme Marc a dit qu'il n'y avait plus de place dans le pool photo (et, surtout, comme je m'y suis pris un peu trop tard, comme d'habitude), j'ai dû finir attaché-vedette.
Attaché-quoi ? Attaché-vedette ! Ah, larbin quoi ? Euh... Pas tout à fait.
Quand vous y mettez tout votre cœur (certains y ont ajouté tout leur corps), à la fin de la semaine, un attaché vedette, ça ressemble à ça.


A comparer avec le début de semaine :

[J'vous raconte pas le choc.]


Dans mon cas très spécifique, puisque j' ai mis toute mes économies dans la dégustation des spécialités gastronomiques liquides locales, je me retrouve au point de ne plus avoir de sous. Ce qui implique d'une part que je suis bêtement bloqué à Paris au-lieu d'être en train de skier dans les Alpes avec mes potes. Ce qui implique d'autre part que je n'ai plus un rond pour m'acheter à manger, donc que je dois finir mes fonds de placard. Ce qui implique donc que, depuis 48 heures, je me nourris exclusivement de foie gras de ma maman, de chocolat anglais, et de bouteilles de Bordeaux (voire une bouteille de champagne qui traînait). Trop dur, j'vous dis.



La meilleure manière de décrire le travail d'un attaché vedette, c'est de passer par la Bible.




Sauf que la vedette est une sorte de peuple égaré qu'il faut ramener à bon port. Sauf que nous sommes plusieurs Moïse (pour la plupart nous sommes même carrément baisables). Sauf que notre Dieu ne s'appelle pas Yahve mais Nathalie Powch et Anne Saint-Moulin Leclercq (pour le petit coquinou là-bas au fond, non, Dieu n'était pas lesbienne), que ce n'est pas un coup de bâton qui écartera la Mer Rouge mais plutôt un coup de fil à Mahé Brombart-Boucherat (et à sa bande de Fous du Volant) qui nous ramènera en terre promise.

[Aurore - Nathalie - Anne]

[Mahé - Christian - Fabien -Danny - Joris - Julien - Tanguy - Jean-François - Olivier]




Pour le coup, les 10 commandements sont assez faciles à assimiler : ils tiennent sur un bout de papier, ce qui est quand même plus pratique et plus ergonomique que sur deux plaques de granit. Vous vous imaginez vous ramener au cinéma avec 10 kilo de granit sous chaque bras ?

"
Bonjour monsieur, c'est pour un attentat ?
- Non, c'est pour le boulot.

- Ah, désolé. Vous êtes maçon ?

- Pas exactement non... "



**********
- 1. Le badge des invités au bureau des accréditations tu feras préparer.
- 2. Les invités à leurs rendez-vous obligatoires tu accompagneras.
- 3. Leur planning quotidien tu prépareras, et les petites formalités tu arrangeras.
- 4. Le larbin de ton invité tu ne seras pas.
- 5. Leurs obligations, prioritaires sur leurs loisirs, tu leurs rappelleras.
- 6. Les caprices et extravagances tu ignoreras.
- 7. La diplomatie et le verbe assuré tu auras.
- 8. Les sorties nocturnes jusqu'au bout de la nuit et jusqu'au fond des caniveaux... tu accompagneras !
- 9. Les repas bi-quotidiens tu gèreras.
- 10. Be cool, be groove, be awesome. Be a Stinson.



**********


En fait, c'est pas si difficile, être attaché-vedette.
Il suffit d'avoir une montre bien réglée. D'avoir un téléphone belge (gloire au FIFA et à son prêt de GSM autochtone !), avec enregistrés dedans les numéros qui vont bien. De ne pas oublier d'aller récupérer son planning tous les soirs. D'avoir un don bien maîtrisé pour l'ubiquité. Et hop, roule ma poule !

Attaché-vedette, donc, c'est le pied. On ne dort que deux à trois heures par nuit. On passe ses journées à boire de la bière Belge, ou à rouler en Mercedes, ou à visiter Mons, ou à discuter avec ses vedettes (j'en reparlerai dans mon prochain article), à danser jusqu'au bout de la nuit. Le midi, on peut s'incruster à la Table d'Hôte des invités, où on mange quand même vachement mieux que dans l'espèce de cave bizarre des bénévoles. Et le soir, avec un grand sourire, c'est restaurant local, avec entrée, plat et dessert, verre de bière, verre de vin, parfois les deux, et le numéro de téléphone de la jolie serveuse en prime (même si je ne l'ai pas fait).
Mais ça implique aussi de grands moments de stress, de solitude, de doute. Si certains s'échinaient à balayer la glace à Vancouver, nous, nous découvrions les joies d'un sport méconnu mais extrêmement physique : "Non de Dieu de Bordel de Merde ! J'ai encore perdu mon invité !" Ce qui a donné lieu à la création de la très belle Fédération du FIIESTA - Fédération Internationale des Invités Egarés Sans Traçabilité Aucune -
Assez agaçant tout cela. D'ailleurs, pour l'année prochaine, je suggère la mise en place de puces RFID sous-cutanées sur les invités, avec détecteur GPS dans nos GSM, histoire qu'on ne les perde plus jamais. [C'est vrai quoi. Des fois, je buvais ma bière tranquillou, et voilà qu'on m'appelait parce qu'un tel ou un tel s'était encore perdu, ou incapable de retrouver sa chambre d'hôtel, ou... mais bon, je suis médisant. Les miens étaient adorables.]


Attaché-vedette... des sensations pures !

Et je vous parle de mes invités dans le prochain article.




A suivre...



Aniki.

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