15/02/2010

L'insoutenable difficulté de l'être (ou comment créer un collectif tout en restant léger, sérieux, et cool).





Je voulais un titre lourd et chiant. Je me suis dit que j'allais m'inspirer de Milan Kundera et de BHL, en saupoudrant joyeusement tout ça de tractopelles et de harengs. Ça a donné ce que ça a donné, et je n'y suis pour rien. Nonobstant quoi, Milan Kundera, c'est bien pour draguer les minettes du Printemps lorsque, rebelle, la mèche gominée au vent sur le toit du Printemps (je me répète, je vieillis), tu fumes négligemment ton cigare (alors que c'est interdit !) en feuilletant Milan Kundera (une philosophie que tu aurais pu écrire), écoutant d'un air léger Justice (une musique que tu auras pu composer), le sourire aux dents bien blanches (que tu aurais pu te laver avant de commencer cette histoire). Et, essayez, ça ne manquera pas : en moins de 20 minutes, vous aurez forcément une voix stridente qui viendra s'exciter contre votre cuisse "mais que vous avez de belles lectures, mais que vous avez un beau cerveau, mais, mais... vous venez, nous allons philosophiser chez moi ?"
[Trêve de plaisanterie, j'aime bien Kundera. C'est mon côté fillette. Et c'est très bien pour attendre sa correspondance Bangkok - Paris à RCdG.]


Mais, je vous prie, un peu de sérieux.
Après tout, si nous tenons ce blog, c'est tant pour vous parler de ce qu'il nous plaît (coups de cœur, coups de boules, coups de bites) que de ce que nous sommes. [Parce que, avoir un blog pour qu'il ne soit pas lu, c'est quand même un peu con.] Pour être lu, il faut donc faire parler de nous. Et il existe plein d'astuces et de solutions, dont beaucoup certainement plus débiles que d'autres. Ou certaines beaucoup plus débiles que d'autres. [C'est magique, c'est réversible, à l'endroit ça te fait un fish-eye, à l'envers ça te fais un Lomo.] Et... et... et j'ai oublié mon sujet de départ.
Ah, oui. Ça me revient.
Donc, quand on est une bande de jeunes et qu'on veut percer... Ah, finalement, ça me revient pas.





Il y a quelques soirs, j'étais au bar. Toujours le même bar, d'ailleurs, et comme j'y suis tous les soirs (sauf quand je suis dans un autre bar ou que je bois chez des amis, ça m'arrive aussi), je ne sais plus quel soir c'était. Ah si, c'était le soir du concert des Producers, au Styx, le 11 février dernier. Je passerai sur le concert, qui était franchement bien (en plus, la chanteuse, on dirait une GAM [Gouine A Mèche], et j'adore les GAM), pour en arriver directement à la pause clope.
La pause clope, c'est bien. Ça ruine la santé, l'haleine, l'odeur du bout des doigts et le compte en banque, mais ça permet de faire des chouettes rencontre. Or, la rencontre du jour a été celle d'un mec en short kaki et parka bleu ciel (en fait, je sais plus s'il était en short, je n'avais d'yeux que pour sa parka), qui gueulait plus qu'il ne hurlait (ou l'inverse) :
"Qui, qui, quiiii n'en veut du manuel de la Révolution en 10 leçons ?"


J'en déduis trois choses :
  1. La Révolution, ça se vend comme du poisson.
  2. Si t'es nul à Guitar Hero ou si tu n'as pas compris "CS4 en 10 leçons pour les nuls", il est toujours temps de te faire révolutionnaire. [Avec un pied dans une santiag et l'autre sur la pédale du fixie.]
  3. Quand il fait froid, une parka bleu ciel, ça attire plus le regard qu'un bikini.


Et du coup, je l'ai pas acheté, son petit manuel.
C'est dommage. Ça m'aurait peut-être permis de comprendre un peu mieux l'essence de toutes ces manifestations d'anarcho-syndicalistes que je photographie. Même si des fois je photographie des manifestations de gays et de lesbiennes. Mais ça arrive moins souvent. Dommage. J'aime varier les positions et les plaisirs.
Et du coup, je ne connaîtrai jamais les 10 manières les plus efficaces de renverser un système (techniques transmises de père en fils, de CRS en manifestants), et cela est fort dommage. Alors je me suis dit que pour ce post, je me contenterai de rédiger mon mini-manifeste (mini, parce qu'il est tard, et que c'est aussi à vous de faire travailler votre imagination).


Ainsi donc :


"Manuel d'une révolution photographique. Pour les nuls (et les autres)."



  1. Prendre des risques tu sauras. En t'appelant LVMH et en confiant ta prochaine campagne "Louis Vuitton" à une bande de jeunes photographes talentueux. |135|, au hasard.
  2. Shaker ton boule tu shakeras, avec des top model et des CRS sur un air de Claude François à l'Internationale.
  3. Tu honoreras |135|, comme tu honores HCB et HSBC.
  4. Tu ne commettras pas d'adultère dans le laboratoire couleur. Mais ailleurs, pendant la campagne LVHM, pourquoi pas.
  5. Confiance à la jeunesse tu feras, et Maître Yoda tout comme tu parleras.
  6. Jamais de batterie vide tu n'emporteras, et jamais de Neopan 400 tu n'exposeras.
  7. Tu ne chanteras pas de rap, puisque tu es photographe, à moins que tu saches faire les deux en même temps.
  8. Dans le cibachrome tu te laveras de tous tes pêchers trois fois par semaine, même les jours de fermeture de Beaumarchais.
  9. Connaître de tous de ton nom tu feras, et Moo tu utiliseras.
  10. Arrêter de boire tu commenceras, et de photographier les filles en mini-jupe tu cesseras. [Non, je déconne.]



Bien évidemment, je ne révélerai pas les 10 vrais aphorismes qui fonctionnent.
Ça, ce sont juste des suggestions, au cas où tu serais patron d'une grosse boîte, et que tu cherches des jeunes photographes motivés, avides de savoir, de photographies, d'argent, de putes de luxe et de champagne.



[C'était ma contribution du jour.]
[On admire, on applaudit et on va me chercher une bière. Merci.]







Aniki.

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